Les Landes de Faeruln II
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 Amur

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Amur
Gobelin introverti
Amur


Messages : 9
Date d'inscription : 14/11/2007

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MessageSujet: Amur   Amur EmptyMer 14 Nov - 3:19

A la pâle clarté languissante d'une bougie bientôt entièrement consumée, sur un profond sol de coussins tous imbibés de sa délicate odeur sucrée, elle rêvait silencieusement. Les idées se bataillaient, ravageuses, dans son esprit troublé. Son visage laiteux, tendrement pressé contre le nuage de tissus, traduisait une fraîcheur juvénile, trop naïve pour être marquée par l'âge. Elle laissait vaguement ses fins doigts de porcelaine, au bout de ses bras vaincus, caresser le sombre marbre fumé, aux nuances d'un ciel nocturne nuageux. Il était glacial, mais ce froid la rassurait. Tandis que son regard, bloqué par une muraille de larmes ardentes, restait fixé sur un point imaginaire...
L'air brisé, l'atmosphère morne, le souffle court, saccadé par quelques sanglots, elle se mourait, seule. Elle et son corps, abandonnés et livrés à Maître. Elle entendait déjà gémir ses appels, comme un Prédateur à la recherche de sa proie chérie. Gémissements d'une délicate douleur qui fendait le silence que l'Innocente parvint tant bien que mal à apprivoiser. Elle le savait déjà à sa recherche, il ne devait plus être très loin. Elle le savait, elle n'y échapperait pas. Ses vomissements de complaintes, amoureusement accompagnés de litanies macabres en son honneur, celles de la nuit, se rapprochaient peu à peu de la porte qui séparait les deux époux. Mais s'ils étaient mariés, pourquoi elle souffrait tant de cette rencontre? Le grincement fatal de la grande porte surgit, signe qu'une personne entrait. Dans un sursaut, la Belle fit volt-face vers celle-ci, pratiquement couchée, ayant juste pour appui ses coudes enfoncés dans la couche moelleuse de tissus. Son regard scrutait avec grande minutie la personne qui s'avérait être masculine. Ses formes, sa silhouette, elle les connaissait par coeur, c'était lui, son époux. Il s'approcha d'une lenteur exagérée à la démarche légère et féline, le Prédateur, c'était lui. Il éleva sa voix, caverneuse et pourtant suave, charmeuse, à l'attention de sa moitié :
-"Lève-toi! Ca ne sert à rien de pleurer.", lui supplia-il avec toute la douceur du monde, chose qui tranchait avec sa carrure de noble guerrier. Il lui tendit sa grande main d'humain, pourtant si douce et habile. Elle s'en saisit alors, avec faiblesse. Qu'elle était faible en sa présence! Il suffisait qu'il soit dans la même pièce pour que la Farouche en devienne domptable et docile, malgré son caractère fort. Mais ce jour-là, elle s'abandonna au son de sa voix. Son accouchement l'avait terriblement fatiguée. Il la tira alors toujours avec autant de douceur, puis une fois mise sur pieds, il la ramena contre lui. Et du revers de la même main, il essuya ses larmes, qu'il jugeait inutiles. Elle se serra d'elle-même contre le torse aux formes exquises de son Ange Déchu, froissant même ses vêtements noirs, ornés d'une fine broderie d'or, digne des plus hauts nobles, sans crainte. A ce contact, ses pleurs cessèrent, ravalés au fond d'elle. Puis, trouvant la force d'émettre quelques sons à son tour, elle entrouvrit ses gourmandes lèvres naturellement sanguines et commença, d'une voix suave et mélodieuse, à s'exprimer :
« Ils l'ont enlevée… Ma tendre...,… Elle… Elle a disparu … »

Ses larmes signaient son désespoir, c'était le sang de sa profonde douleur. Preuve qu'elle venait de traverser un drame, drame que seule, elle aurait grand mal à surmonter.

Bien des années passèrent, et l'enfant, devenue adolescente, innocent bouton de rosier avait fleuri. Elle devint une belle femme à la vue de certains, et une créature lacérée pour d'autres. Elle avait grandi, mûri, et s'était forgé ses propres opinions sur la vie. Elle avait surtout aiguisé secrètement en elle, une mélancolie naturelle. Et comme dit-on depuis toujours, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. C'était bien son cas. Survivante d'un amour tragique dont elle avait manqué, rescapée à la profonde blessure qu'était son coeur broyé, elle sentait parfois, prise dans de trop grandes vagues de souvenirs qui crachaient de l'écume amère, la plaie sentimentale suinter. Ceci était exprimé la nuit, par des larmes, subites et incontrôlables, qui ruisselaient sur son visage...
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