Auprès de Faeruln,
Sous le soleil radieux,
Allions vendre des prunes,
En le marché du lieu,
Mais à brule-pourpoint,
En la vallée de bierre,
S'en viennent des vilains,
Partant en diable Auvert.
Ca sentait le fagot,
Tous laissaient leur quenouille,
Filent à tire l'arigot,
De peur de ces fripouilles.
On a beau être faerulnoise,
Prise de couardise,
On ne veut courir noise,
Cherchons une remise!
Mais nous voila bredouille,
A partir en croisade,
S'entendions qui bredouille,
Ils vont s'faire la pintade.
Les voila qui rappliquent,
Et j'met flamberge au vent,
Espérant que la clique,
N'osera jeter le gant,
Les loups-garous m'entourent,
Je suis sur la sellette,
Ils parlent de leur basse-cours,
Qu'ils prendraient la poulette,
J'hurle au jugement de dieu,
N'croyant aucun retour,
J'en mets ma main au feu,
C'était mon plus beau tour.
Mi-figue mi-raisin,
Ils ne savent quoi faire,
Me traitant de putain,
Ils vont chercher leur père.
Ils ramènent leur clerc,
Jurant tel un charr'tier,
Qui veut m'faire mon affaire,
J'sentions qu'j'va être gatée.
J'crie l'haro au gredin,
Le prie de rompre sa lance,
J'sens une douleur aux reins,
Les voici qui s'élancent.
La suite reste en pudeur,
J'pousse des cris d'mélusine,
Ils trouent à pleine ardeur,
J'défaille sous les pines.
C'est là tout c'que j'savons,
De la pauvre donzelle,
D'l'histoire que j'racontions,
Avant qu'elle ne chancelle.
Et c'est en son lit d'mort,
Qu'elle prêta vérité,
Du mauvais coup du sort,
Qu'écorcheurs lui ont joué.
Alors si en chemin,
Vous voyez leur silhouette,
Ne faites point le pantin,
Courrez en bonn'cachette!